Les patios ou l’art de la modération
J’ai toujours pensé que le Rio de la Plata avait un effet de pondération. Quand on regarde le paysage et la relation entre la plaine sur laquelle la ville de Buenos Aires a été construite et le fleuve, on a une impression d’une grande continuité. Les grandes étendues d’eau qui relient les deux rives très différentes – l’Argentine et l’Uruguayenne – produisent deux espaces qui s’appartiennent mutuellement. Chacun d’eux garde sa singularité tout en partageant une même culture. Je crois que l’architecture du Rio de la Plata a créé, tout comme la littérature et les autres arts, un « esprit de transition ». Elle a su tirer profit des conditions climatiques, et, à une autre échelle, a élaboré un système de lieux de caractère divers, qui, mis en relation, permettent une circulation entre intérieurs et extérieurs qui caractérise nos villes. Le patio est un exemple emblématique de ces transitions.Mariano Clusellas