Affinité, identité et anonymat
Une partie de l’architecture portugaise a tout naturellement suivi le retour à la relation entre l’architecture et le terrain, que, d’une certaine façon, elle n’avait jamais complètement abandonnée, ni dans sa modernité tardive – par la culture de la résistance –, ni de par sa relation périphérique avec l’Europe. Néanmoins, elle a généralement rejeté l’utilisation de géométries complexes, l’idée de réinvention topographique et l’élimination de la différence entre paysage et bâtiment, considérant plutôt la topographie comme une plate-forme de compréhension, une façon de lisser la dichotomie entre la construction et le paysage.
L’idée de construction reflétant un rapport au paysage, à la ville ou au territoire est une façon de renforcer la prévalence de l’espace collectif, la continuité et la préexistence (même imaginée), en laissant voir une partie de leur espace intime. La notion de rue, de place, de sentier, les références à la ville et au paysage en viennent à intégrer le lexique du discours et du bâtiment. Ce dernier se forme lui-même, sur place, et partage avec le lieu le silence, dans un premier temps, avant de révéler toujours, dans un second temps, sa nature d’artefact, géométrisé et abstrait. Il laisse souvent, dans le paysage, des indices qui préfigurent un moment de révélation.
L’approche consiste à trouver un type d’affinité fondé sur la recherche du tout. L’idée d’appartenance, de continuité et d’intégration découle du principe conceptuel selon lequel le bâtiment va réoccuper un espace qui lui appartenait déjà. Il émerge en tant que partie, jadis démembrée, du tout universel.