Fabriquer des lieux
Deux voies opposées résument l’état de l’architecture et de la ville aujourd’hui. La première est celle des métropoles prises dans une concurrence mondialisée où l’espace n’est qu’une source de profit et où l’architecture ne vaut que par la séduction de l’image. La seconde est celle des périphéries toujours plus excentrées, des territoires ruraux délaissés où s’exacerbent le mal-être et la peur de l’autre.
Au nom de la rentabilité, du sécuritaire et de la révolution numérique, les nouveaux « outils de gestion » de l’urbanisme et de la construction continuent de séparer les êtres et les choses. Dans un tel contexte, c’est en reconsidérant sa vocation que l’architecture contemporaine redéfinira une position critique et sera à même de proposer des réponses. Il s’agit de restituer une valeur à la matière, et à ce que l’on appelle l’échelle. Façonner des volumes, c’est rechercher la juste mesure des choses et de leur espacement, au service de l’usage pour offrir un monde accueillant.