La ruine et le geste architectural

les 1,2,3 février 2007

Colloque International La ruine et le geste architectural

Ce colloque ouvre un nouveau cycle de rencontres entre architectes, plasticiens, et universitaires au siège de la Société Française des Architectes. Il tentera d’approfondir leur dialogue interdisciplinaire en saisissant à travers la décomposition du geste architectural son origine, son histoire et son possible renouveau à partir d’un objet incongru : la ruine. Trois axes d’étude ont ainsi été privilégiés. Architectures en ruines / ruine de l’architecture ? La ruine est un objet de fascination pour l’architecte. Elle manifeste la précarité du bâti, son probable effacement, tout en perpétuant sa mémoire. Elle offre un témoignage historique et culturel de l’art de l’architecte. Ruines, vestiges d’édifices, ruines urbaines, cités fantômes… hantent l’histoire de l’architecture et sa représentation. Ils exhibent la fragilité de l’archi-tecture, la faiblesse de la matière et de la technique. La ruine, ce qui reste du monument célèbre paradoxalement le geste architectural dans sa décomposition. Comment accommoder ses restes ? La ruine rappelle le passé de l’architecture, parle de ses transformations, préfigure son avenir. Métonymie de la partie pour le tout, elle mine l’articulation architectonique entre ses éléments, défait la forme initiale de l’œuvre et sollicite sa restauration. C’est à partir de la ruine que le geste architectural peut se (re)définir, se (re)composer et se (re)constituer. Le spectacle de la ruine offre la possibilité d’une reconstitution hyperbolique de ses parties manquantes, dont la littérature et la peinture rendent abondamment compte, selon une dialectique complexe entre le visible et l’invisible, le respect du bâti et sa métamorphose, l’opacité de ses formes anciennes et celles de l’œuvre à venir. La ruine, réelle ou imaginaire, antique, « moderne « ou post-moderne, vraie ou fabriquée, célèbre à rebours l’architecture. La ruine : lieu vide, non-lieu, hors-lieu ou lieu du possible Ce lieu vide, qui tend progressivement à disparaître, met en jeu des oppositions conceptuelles fortes. Entre décomposition et recomposition, reconstruction et démolition, réel et fiction, la ruine travaille les contraires. Elle pose à l’architecte la difficile question de la réhabilitation et de l’appropriation d’une œuvre antérieure. Les ruines anciennes ou contemporaines (villas, temples, fabriques, friches…) sont souvent informes, désarchitecturés, des non-lieux ou des hors-lieux, mais aussi des lieux du possible de l’architecture. La ruine appelle le dessin, la gravure, le récit, le poème, le tableau, la photographie, tout un accompagnement de textes et d’images pour la déchiffrer. Elle est l’enjeu d’une nostalgie culturelle et d’une utopie esthétique. La ruine muette ou parlante interroge de manière paradoxale notre rapport au lieu. La ruine : paradigme de l’architecture et des arts La ruine est un objet transesthétique exemplaire. Le motif de la ruine traverse toute l’histoire des arts. La ruine détient une valeur herméneutique susceptible de nous éclairer sur l’essence de l’architecture. La prédilection pour les espaces en ruines trouve une concrétisation nouvelle dans les installations fragmentaires et éphémères. La déconstruction des espaces architecturaux, l’exhibition de leurs éléments architectoniques constituent des formes d’architecture en ruines où le geste architectural se réinvente souvent en transparence. La ruine contemporaine est le symptôme d’une autre appréhension de l’espace et d’un autre rapport entre la forme et la matière. Elle est un élément essentiel pour penser l’architecture, saisir la complexité et la diversité de ses liens avec les arts. En tenant compte des points de vue croisés des écrivains, des architectes, des plasticiens, le colloque s’efforcera de mettre en perspective la spécificité et l’évolution des paradigmes architecturaux et esthétiques.

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